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Sonnet 50: Comme Je Voyage Pesamment Par Les..

Comme je voyage pesamment par les chemins, lorsque le but auquel je tends, la fin de mon pénible voyage, enseigne à ce bien-être et à ce repos à dire: «Voilà tant de lieues faites pour t'éloigner de ton ami!» L'animal qui me porte, fatigué de ma tristesse, avance lentement et porte avec peine ce fardeau qui m'accable, comme si la pauvre bête savait par instinct que son cavalier ne goûtait pas une rapidité qui l'éloignait de toi; l'éperon sanglant que la colère enfonce quelquefois dans sa peau ne peut le faire avancer; il y répond par un gémissement douloureux qui m'est plus cruel que l'éperon à ses flancs, car ce gémissement me remet en mémoire que le chagrin est en avant et que j'ai laissé ma joie derrière moi.