Sonnet 49: Prévoyant Le Temps, S'Il Vient..
Prévoyant le temps, s'il vient jamais, où je te verrai jeter un regard sévère sur mes défauts, quand ton affection aura fait sa dernière addition, appelée à régler ses comptes par des conseils prudents, songeant d'avance au temps où tu passeras à côté de moi comme un étranger daignant à peine me saluer de ce regard qui est un soleil pour moi, quand l'amour cruellement changé trouvera des raisons d'une gravité durable, je me fortifie d'avance par la connaissance de ce que je mérite, et je lève la main contre moi-même pour défendre en ton nom tes bonnes raisons. Tu as pour toi la force des lois si tu quittes ton pauvre ami, puisque je n'ai point de cause à alléguer pour ton affection.