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Sonnet 48: Quel Soin J'Ai Pris Quand Je Suis..

Quel soin j'ai pris quand je suis parti de mettre sous des verrous fidèles les moindres bagatelles, afin qu'elles pussent rester pour mon usage dans des retraites sûres et éprouvées à l'abri de mains perfides! Mais toi, à côté de qui tous mes joyaux sont des bagatelles, ma plus grande consolation devenue mon plus grand chagrin, toi le meilleur et le plus cher, mon unique souci, tu es resté en proie à tout voleur vulgaire. Je ne t'ai enfermé dans aucun coffre, si ce n'est là où tu n'es pas, bien que j'y sente ta présence, dans la douce enceinte de mon coeur, d'où tu peux sortir, où tu peux rentrer à ton gré, et j'ai peur qu'on ne vienne te dérober jusque-là, car la fatalité devient voleuse quand il s'agit d'un butin aussi précieux.