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Sonnet 100: Où Donc Es-Tu, Muse, Toi Qui..

Où donc es-tu, muse, toi qui oublies si longtemps de parler, de ce qui te donne toute ta puissance? Dépenses-tu ta vigueur pour quelque sujet indigne, et diminues-tu ta force, en la prêtant à quelque chant frivole et vil? Reviens, muse oublieuse, et répare bien vite par de doux accents un passé si mal employé; chante pour l'oreille qui estime tes vers et qui donne à ta plume du talent et de la puissance. Lève-toi, muse oisive, et regarde si le Temps a gravé quelque ride sur le doux visage de mon bien-aimé. S'il y en a une seule, fais la satire de la décadence, fais mépriser partout les ravages du temps. Donne à mon amour une renommée plus prompte que le Temps n'use la vie; tu pourras ainsi arrêter sa faux et son couteau recourbé.