Sonnet 87: Ah ! Pourquoi Mon Bien-Aimé..
Ah ! pourquoi mon bien-aimé vivrait-il avec la corruption, et honorerait-il le sacrilége de son patronage, en sorte que le péché obtiendrait par lui un avantage décisif et se parerait de sa société ? Pourquoi le fard imiterait-il les teintes de ses joues, et plagierait-il, par une copie inanimée, leurs vives couleurs ? Pourquoi la pauvre beauté chercherait-elle indirectement les reflets de la rose, quand elle a la rose vraie ? Pourquoi, maintenant que la nature est ruinée partout, irait-il l’appauvrir du sang qui rougit ses veines vivantes ? Il est la dernière ressource de la nature, qui, de tous les trésors dont elle était fière, n’a plus que les siens pour vivre. Oh ! elle le garde, lui, pour montrer comme elle était riche, au temps jadis, avant ces jours désastreux.