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Sonnet 151: Puisque Le Bronze, La Pierre, La..

Puisque le bronze, la pierre, la terre, la mer sans bornes, ne peuvent résister à la triste mortalité, comment la beauté se défendrait-elle contre cette furie, elle qui en action n’est pas plus forte qu’une fleur ? Oh ! comment le souffle emmiellé d’un été tiendrait-il contre l’assaut destructeur des jours en batterie, quand les rocs imprenables ne sont pas assez solides, ni les portes d’acier assez fortes pour braver les coups du temps ? Ô effrayante réflexion ! Comment, hélas ! dérober à jamais à l’écrin du temps son plus beau bijou ? Quelle main est assez forte pour repousser son pied rapide ? Quel moyen de sauver la beauté de ses ravages ? Ah ! aucun, si ce n’est ce miracle que mon amour resplendisse à jamais dans l’encre noire !