Sonnet 132: Quand Je Compte Les Heures Qui..

Quand je compte les heures qui marquent le temps et les jours splendides sombrĂ©s dans la nuit hideuse ; quand je vois la violette hors de saison et les noires chevelures tout argentĂ©es de blanc ; Quand je contemple, dĂ©pouillĂ©s de feuilles, les grands arbres dont naguĂšre le dais protĂ©geait le pĂątre de la chaleur ; quand je vois la verdure de l’étĂ©, toute nouĂ©e en gerbes, portĂ©e sur la civiĂšre avec une barbe blanche et hĂ©rissĂ©e, Alors, mettant en question ta beautĂ©, je songe que tu dois disparaĂźtre parmi les ravages du temps, puisque tant de grĂąces et de beautĂ©s se flĂ©trissent et meurent Ă  mesure que d’autres naissent ; Je me dis que rien ne peut te sauver de la faux du Temps, si ce n’est une famille qui le brave quand il voudra t’emporter.