Sonnet 117: Lorsque, Dans La Chronique Des..

Lorsque, dans la chronique des temps Ă©vanouis, je vois la description des plus charmantes crĂ©atures, et les vieilles rimes que la beautĂ© a inspirĂ©es en l’honneur de nobles dames et d’aimables chevaliers qui ne sont plus, Alors, dans l’esquisse oĂč sont peintes les formes suprĂȘmes de la beautĂ©, la main, le pied, la lĂšvre, l’Ɠil, le front, je sens que les maĂźtres anciens essayaient d’exprimer la beautĂ© dont vous ĂȘtes aujourd’hui l’idĂ©al. Ainsi, toutes leurs louanges ne sont que des prophĂ©ties de notre temps et des Ă©bauches de vous. Et, comme ils ne vous voyaient qu’avec les yeux qui devinent, ils n’en savaient pas assez pour vous chanter dignement. Quant Ă  nous, qui maintenant vous contemplons face Ă  face, nous avons des yeux pour admirer, mais pas de langue pour louer.