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Sonnet 111: Où Donc Es-Tu, Muse, Pour Oublier..

Où donc es-tu, muse, pour oublier si longtemps de parler de celui qui te donne toute ta puissance ? Dépenses-tu ta furie à quelque indigne chant, couvrant d’ombre ta poésie pour mettre la lumière sur de vils sujets ? Reviens, muse oublieuse, et vite rachète par de nobles accents le temps si futilement passé ; chante à l’oreille de celui qui estime tes lais et qui donne à ta plume talent et argument. Debout, muse rétive. Vois, sur le doux visage de mon bien-aimé, si le temps n’a pas gravé quelque ride. S’il l’a fait, couvre ses ravages de ta satire, et fais de ses trophées la risée de l’univers. Donne la gloire à mon ami plus vite que le temps ne lui retire la vie, et pare ainsi les coups de sa faux crochue.