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Sonnet 104: Je N’Ai Jamais Vu Que Vous Eussiez..

Je n’ai jamais vu que vous eussiez besoin de fard ; aussi n’en mets-je point à votre belle figure. J’ai trouvé ou cru trouver que votre créance excédait l’offre misérable de la poésie. Aussi ai-je endormi ma muse à votre sujet, afin que vous-même, resté debout, vous pussiez bien démontrer combien une plume vulgaire est insuffisante pour parler des mérites qui fleurissent en vous. Ce silence, vous me l’avez imputé à crime, mais ce sera ma plus grande gloire d’être resté muet ; car, en ne disant rien, je ne dépare pas cette beauté à qui tant d’autres, en voulant donner la vie, n’apportent qu’une tombe. Il y a plus de vie dans un seul de vos beaux yeux que dans tous les éloges imaginés par deux de vos poëtes.