Sonnet 102: Oh ! Que Je Me Sens Faible En..
Oh ! que je me sens faible en écrivant sur vous, quand je sais qu’un esprit supérieur fait usage de votre nom et emploie toute sa puissance à le chanter, enchaînant ma langue en parlant de votre gloire ! Mais puisque votre perfection, vaste comme l’Océan, peut porter la plus humble comme la plus fière voile, ma barque impertinente, bien inférieure à la sienne, se hasarde volontiers sur votre immensité. Votre plus mince appui suffit à me tenir à flot, tandis qu’il vogue sur votre abîme insondable. Si je naufrage, je ne suis qu’un mauvais bateau ; lui, il est de haut bord et de grandiose voilure. Si donc il réussit et si je chavire, mon pire malheur aura été de périr par amour.