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Sonnet 100: Tant Que Seul J’Ai Invoqué Ton..

Tant que seul j’ai invoqué ton aide, mon vers seul a possédé toute ta gentille grâce ; mais maintenant mes nombres gracieux sont déchus, et ma muse malade cède la place à une autre. Je conviens, doux amour, que ton aimable sujet mérite le travail d’une plume plus digne ; pourtant ce qu’invente sur toi ton poëte, c’est à toi qu’il le dérobe pour te le restituer. Il te prête la vertu, et il a volé ce mot-là à ta conduite ; il te donne la beauté, et il l’a trouvée sur ta joue : il ne peut t’apporter un éloge qui ne respire en toi. Donc, ne le remercie pas de ce qu’il dit, puisque c’est toi-même qui acquittes sa dette envers toi.